La statue enfouie,
Ce fut une grande maison, pleine de joies, pleine d’histoires, pleine de souvenirs, pleine de déchirements, pleine de séparations, pleine de secrets , pleine de peines et parfois pleine de haine.
Elle était entourée d’un magnifique et grand jardin plein de fleurs de toutes les couleurs où les roses côtoyaient les marguerites, les géraniums, les pétunias et autres plans. Elles faisaient bon ménage même si parfois tout le petit monde de la grande maison se chamaillait à leurs sujets : mariage des couleurs, hauteur des plants et plantation…
Les allées étaient bordées de grands arbres qui donnaient un âge à cette grande maison et à ce jardin.
Ses fleurs donnaient aux promeneurs le ton de la saison alors que le vent dans les branches et les oiseaux en donnait le rythme et la musique.
Mais ce magnifique jardin avait une particularité : - toutes ses allées menaient à un endroit reposant et calme, silencieux et presque invisible.
Les cris des tourterelles et des passereaux voletant dans le ciel sonnaient en ce lieu comme une mélodie reposante adaptée si ce n’est à la méditation et prêtait à la rêverie et au voyage..
Toutes les allées menaient a ce petit sous-bois où trônait une statue couverte de mousse et de lichens. Elle était posée sur un tas de pierres et un vieux banc vermoulu y faisait face.
Pourquoi était-elle-la ?
Que et qui représentait- elle ?
Un personnage sans formes pour certains, sans nom pour d’autres mais tous s’accordaient sur son sens du temps qui passe ...
Une sorte de tas de pierres assemblées comme ceci comme cela pour certains et une très vieille statue d’un saint oublié pour d’autres…
Un sourire narquois pour certain et toute une vie pour d’autres.
Ne serait-ce pas un peu de nos êtres tout simplement !
Mais ce splendide jardin, aujourd’hui a disparu apportant avec lui tous ses secrets, sourires, rires et pleurs…
L’espace est, à jamais couvert, enterrant à jamais la mémoire colorée des pensionnaires qui y ont séjourné et promené.
Tel est le cours des choses et des changements humains.
Herri PEN-KER